Prisonniers du Grand Nord

Prisonniers du Grand Nord


15 octobre 2017 - Suite du road-trip en Scandinavie. Nous quittons les îles Lofoten, direction la Suède pour une nouvelle tentative : je rêve de découvrir le parc national de Sarek. C'est que le guide que j'avais pu consulter en France avant notre départ s'était montré élogieux, dithyrambique même, à son égard : "Nulle part en Europe on ne trouve d'étendue aussi vastes d'espaces naturels sauvages, monumentaux et ininterrompus" était-il écrit ;  "Le mot sauvage est souvent utilisé à tort mais ce n'est pas le cas ici " était-il précisé plus loin ; "Il n'y a pas d'échelle à Sarek, qu'elle soit humaine ou autre. Ses horizons sont trop vastes pour offrir un point de comparaison. Toute idée de conquête y est dérisoire" et voilà, il n'en fallait pas plus, ou pas moins, pour emporter mon enthousiasme. Comme nous nous éloignons de la côte et de la tempête Ophélia, la lumière limpide remplace cette sensation de demi-jour perpétuel. Bien avant la frontière, nous retrouvons les mamelons de pierre des hauts plateaux. De-ci de-là une petite maison norvégienne nichée dans l'âpre paysage. Il y a si peu de lieux propices à l'homme ici qu'on construit jusque dans des lieux improbables au-dessus de l'eau comme sur la roche, au besoin à l'aide de pilotis pour soutenir une partie de l'habitation. Comme nous continuons de monter, nous découvrons les lacs gelés et la neige commence doucement à tomber et à tout recouvrir de son manteau silencieux. Plus nous nous approchons du col, plus la quantité de neige au sol augmente et plus le stress nous étreint : parviendrons-nous à passer ? Notre capricieux château-ambulant choisit ce moment pour protester et râler, et pour nous menacer de s'arrêter là. Il s'oppose visiblement à notre volonté de quitter la Norvège et nous n'avons pas encore appris à l'écouter. Ignorant ses réticences, nous parvenons à le convaincre de continuer. Et nous passons le col ! Pour plus de prudence, nous continuons encore un peu, nous préférons camper en dessous de la limite de la neige. Rituel d'après la route : nous sortons les chiens un moment dans l'air glacé avant de retrouver la chaleur réconfortante de notre petit foyer. Les garçons restent dehors encore un peu, ils ne veulent pas déroger à leur habitude de faire un feu et essayent de réchauffer leurs petites mains à la lueur des flammes mais ils ne tardent pas à déclarer forfait eux aussi et à nous rejoindre autour d'un thé à la menthe brûlant et bien sucré, à la mode marocaine.

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16 octobre 2017 - Nous nous réveillons en pleine tempête de neige ! La route a l'air encore praticable, en revanche, derrière nous, le col a disparu dans le brouillard et les tourbillons de poudreuse. Nous sommes passés in extremis, la route est fermée désormais. Nous reprenons le voyage assez sereins, persuadés d'avoir passé le pire en laissant le col derrière nous, avec seulement la sensation légèrement désagréable d'avoir nos arrières coupés. Mais au fur et à mesure que nous approchons de Narvik, la quantité de neige au sol augmente à nouveau ; bientôt vingt centimètres de neige fraîche recouvrent la toundra mais aussi les parkings et les bas-côtés : impossible de  s'arrêter, ne serait-ce que le temps d'une pause. Sur la voie de gauche, la neige commence à tenir (c'est que personne ne va plus vers le col et la frontière) ; sur la voie de droite, nous goûtons désormais à une bonne soupe. A la troisième voiture dans le fossé, je commence à transpirer : notre camping-car n'est pas équipé et les pneumatiques commencent à être usés... Heureusement Yoann a grandi en station de ski, c'est un fils de la montagne et il a la neige dans le sang. Nous arrivons enfin à Narvik mais sommes toujours dans l'impossibilité de nous arrêter. Nous croisons les solides voitures des suédois toujours équipées de quatre gros feux antibrouillards et surtout, nous rencontrons un nouvel élan aux abords de la ville ! Puis, au bout de ce qu'il m'a semblé être une éternité, nous retrouvons enfin la taïga et le vert des forêts : nous laissons la neige derrière nous. Nous roulons encore un moment plein sud afin de mettre autant de distance que possible entre l'hiver et nous. Une nouvelle fois, nous nous pensons sauvés... Les paysages sont fantastiques, des forêts immenses saupoudrées de neige et parsemées de lacs et de tourbières. Nous ne nous arrêtons qu'à la fin de la journée sous un soleil chaud, dans un petit coin tranquille au bord de l'eau, au milieu des arbres, au bout de plusieurs kilomètres de pistes. Alanis se déniche des bois de rennes dans le sous-bois et semble ravie de les ronger au coin du feu. Pour notre part, nous goûtons à la fameuse confiture de plaquebière, cette baie de l'arctique riche en vitamine C qui ressemble à une mûre dorée et qui vaut d'ailleurs son pesant d'or.

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17 octobre 2017 - Le soleil nous éclabousse de sa lumière sur les rives du lac. Un écureuil saute de branche en branche. Les chiens sont d'humeur joueuse. Tout me semble lumineux et léger après l'angoisse de la veille. Nous reprenons tranquillement la route du sud, le téléphone sonne : une des entreprises que j'avais contactées pour rencontrer les orques nous propose une virée en mer à la découverte des cachalots le 21 octobre... à Andenes à la pointe de l'archipel des Vesteralen ! Que faire ?! Que faire ?! Nous n'hésitons pas longtemps et au carrefour suivant, bifurquons plein ouest, direction la Norvège. Nous devrons ensuite remonter vers le nord, tout ce que nous avons descendu vers le sud hier, sur une route parallèle, bien plus tortueuse toutefois (c'est la Norvège n'est-ce pas, soit 25 000 kilomètres de côte continentale contre seulement 4 668 pour la France pour vous aider à vous représenter les distances dans ce pays) mais qui présente cependant l'immense qualité de nous éviter de repasser par le col désormais fermé au nord de Narvik. Mais des cachalots, rendez-vous compte ! C'est la chance d'une vie ! Rencontrer ces colosses des abysses, ces derniers géants de la Terre, ces êtres quasi-mythologiques qui ont tant effrayé les hommes au cours des siècles passés (Moby Dick, souvenez-vous, c'est lui !). Rencontrer ces êtres qui ont tant à nous apprendre, qui ne craignent pas d'explorer des profondeurs dont l'homme ignore tout et où d'ailleurs il se risque guère, et qui sont -en dépit de leur masse et de leur formidable dentition- si doux, prévenants et pacifiques. L'homme a bien failli les exterminer jusqu'au dernier mais ils nous ont déjà pardonnés : qui peuvent-ils bien être pour être capable d'un tel geste ? J'avais besoin de les voir. Mais notre principale motivation pour nous montrer si téméraires, c'était notre petit Milan et toutes ses "cachaloteries". Il a toujours eu un lien très fort avec les cachalots et, contre toute attente avec son visage d'ange et ses cheveux dorés, il leur ressemble par bien des aspects avec son regard sombre, son tempérament très tactile et son étrange façon de percevoir le monde, sans compter -bien sûr- sa passion gastronomique pour les calamars (il est bien le seul de la famille !) depuis qu'il a goûté aux tapas dans la Sierra Nevada ainsi que sa capacité à imiter leurs cris ou devrais-je dire à parler leur langue.

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18 octobre 2017 - Bivouac près d'une large rivière impétueuse comme un torrent. Partout les écureuils se hâtent de faire leurs dernières réserves avant l'hiver. Nous sommes un peu dans la même urgence, et je ressens comme une fraternité avec eux. Comme à notre habitude, nous profitons du petit-déjeuner pour nous raconter nos rêves nocturnes et nos lectures de la veillée. Mallory a rêvé qu'il tombait au bas d'une falaise, sa chute amortie par un épais tapis de feuilles. Couché là, il observe une brève éclipse de soleil : "La Lune, grâce à la lumière du Soleil change le monde" nous explique t-il de façon sibylline, inattendue chez un enfant de six ans. Car une fois le soleil revenu, un arc-en-ciel émerge de l'astre et plonge vers la Terre de laquelle il aspire tous les déchets pour la laisser comme neuve. Ce rêve est comme un étrange écho inversé de ma lecture de la veille. J'ai commencé à lire Black Elk et je raconte la grande Vision qui a hanté le Lakota toute sa vie ainsi que la vision qu'il rapporte d'un autre indien. Celui-ci avait vu la venue de l'homme blanc bien avant que celle-ci ne se produise, avait vu les pauvres bicoques dans lesquelles les indiens allaient être installés par la suite, avait vu "la toile" qui allait enserrer son peuple (qu'elle symbolise le réseau des chemins de fers, des routes et des villes, celle des clôtures et des propriétés privées, ou encore celle d'internet ou tout simplement l'emprise et le piège que tout cela représentait...). Peu après cette vision, il mourrait de chagrin. Comme je raconte tout cela, Mallory me fixe étrangement et intensément puis éclate en sanglots, encore tout imprégné qu'il est de son propre rêve. Il ne sait pas ce que c'est d'être abreuvé par le journal de vingt heure à l'heure du repas mais je me rends compte que je viens d'apporter moi-même l'horreur à ma table...

Nous longeons désormais le parc de Sarek... sans pouvoir nous arrêter hélas, il nous est désormais inaccessible. Mais cette région de la Suède est belle, tout à la fois forestière et montagneuse. Encore un peu et nous serions prêts à déposer nos valises ici... Puis, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la Norvège, le temps s'obscurcit, amenant précocement la nuit. Les rares véhicules émergent brutalement de l'obscurité, équipés de leurs énormes feux antibrouillards. L'altitude augmente. La neige fait sa réapparition. Cette route nous oblige elle aussi à franchir un col d'altitude pour entrer en Norvège... une fois ne nous avait pas suffit ! Mon royaume pour un quatre roues motrices ! Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez nous pour que nous ayons sans cesse besoin de nous mettre en difficulté ? Pourquoi ne pouvons-nous pas, nous aussi, aspirer à une vie tranquille au lieu de nous mettre sans cesse en danger ? Quel besoin avons-nous de franchir les hauts cols du sommet du monde, en hiver, de nuit et en camping-car ? Tant de risques pris pour voir des cachalots qui ne seront peut-être même pas au rendez-vous... Mais c'est notre façon d'avancer dans la vie que de nous montrer audacieux. Si nous échouons en quoi que ce soit, ce sera toujours en ayant osé beaucoup. C'est tout ce qui compte. Vivre sans regrets. Ne pas se contenter de rêver. Mais soudain je cesse de me lamenter et de philosopher, j'oublie tout : les nuages s'écartent et nous profitons des dernières lueurs du crépuscule tandis que nous traversons les hauts plateaux surplombés de sommets enneigés et parsemés de lacs gelés, nous faufilant au milieu des troupeaux de rennes qui se sont tous rassemblés sur la route, peut-être par commodité ou plus certainement en quête de sel. C'est tellement étrange, tellement irréel et tellement féérique comme vision... Le silence, la solitude et la beauté sont absolus. Enfin, nous franchissons vaillamment le col et la frontière et redescendons en Norvège, le long d'une pente à dix pour cent...

19 octobre 2017 - Route merveilleuse et sans incidents parmi les lacs, les forêts et les sommets enneigés. Nous nous pressons afin d'être à l'heure pour notre rendez-vous avec les cachalots dans moins de deux jours. Au soir, nous sommes de retour dans l'archipel des Lofoten-Vesteralen. Nous avons réussi.

20 octobre 2017 - Traversée des Vesteralen, sous un beau et froid soleil : couleurs automnales et montagnes enneigées au loin ; peu d'étrangers connaissent l'archipel sous cet aspect. Arrivés à Andenes, nous décidons de nous réconforter avec un lunch revigorant dans notre petit café. Nous sommes accueillis par un chaleureux "Bonjour !" à la française, savourons le délicieux parfum de la brioche à la cannelle et dévorons une généreuse assiette de soupe à la tomate, brûlante et épicée, accompagnée de pain grillé fait maison. Je commence déjà à oublier les épreuves de ces derniers jours, après tout on ne s'en est pas si mal sorti. Les clients quittent peu à peu la salle et le patron profite d'un moment de calme pour venir s'asseoir à notre table. Il est étonné que nous soyons encore là alors que l'hiver se presse déjà à la porte. Il nous confirme que nous avons profité d'un automne incroyable avec cet ensoleillement ininterrompu ; d'habitude les tempêtes se succèdent à cette époque de l'année sur ces terres exposées à la fureur du vent et de l'océan. Et nous commençons doucement à comprendre que ce beau temps nous a piégés. Nous pensions redescendre tranquillement vers le sud en longeant la ligne de côte pour nous tenir à l'écart des cols et des plateaux d'altitude mais c'est impossible. Il nous explique qu'en redescendant par la Norvège, nous sommes contraints de passer par les montagnes qui barrent le pays un peu plus au sud et que c'est impossible à cette époque de l'année, du moins sans équipements spéciaux. Nous devons donc retourner en Suède et pour cela franchir à nouveau les cols mais il doute fort que ce soit encore possible d'ici peu, si ce n'est déjà trop tard à l'heure où nous parlons. Il s'est déjà fait peur ce matin en parcourant la petite distance qui sépare son domicile de son lieu de travail ; en effet, nul besoin de neige, la glace commence à tout recouvrir. Ses avertissements nous effraient d'autant plus qu'il est un habitant de la région, habitué à rouler dans ces conditions. Une seule solution désormais nous dit-il pour parvenir à quitter ces régions polaires, prendre un ferry au départ de Bodo et à destination du sud de la Scandinavie. C'est très coûteux mais si c'est notre vie qui est en jeu nous sommes prêts à payer le prix nécessaire. Toutefois nous apprenons aussitôt que ledit ferry contourne le plus grand maelström du monde ! Ne serait-ce pas ce qui s'appelle tomber de Charybde en Scylla ?! Mais nous téléphonons sans plus tarder pour réserver nos billets : nouvelle déconvenue, on nous répond que le ferry ne peut embarquer les camping-cars... Alors quoi ? Allons-nous rester prisonniers de l'Arctique jusqu'au dégel, au moins six à huit mois plus tard ?! Ou tenter de repasser par les montagnes ? Je tremble littéralement... Le patron essaie de plaisanter : on vous trouvera bien une place pour vous loger (il ne se doute pas que nous avons trois chiens-loups avec nous !). L'espace d'un instant, je caresse l'idée, passer l'hiver ici, après tout pourquoi pas... mais la réalité me rattrape. Yoann n'est pas moins angoissé que moi. Nous essayons de nous ressaisir, de réfléchir calmement. Un : nous rendre à notre rendez-vous avec les cachalots (que tous ces risques n'aient pas été pris en vain) et tacher de profiter de l'instant présent. Deux : reprendre la route au plus tôt. Trois : rouler aux heures les plus "chaudes", soit entre 11 heures et 14 heures et ainsi avancer un pas après l'autre. Ensuite, cap au sud et vite ! Nous calculons que trente-huit heures de route nous séparent de la frontière française... La panique ne nous empêche toutefois pas de nous émerveiller du spectacle du soleil qui se couche sur nos montagnes, ces montagnes qui ont constitué les limites familières de notre minuscule royaume le temps de notre séjour ici. Nous passons la nuit sur le parking du port pour éviter d'avoir à rouler aux petites heures du jour sur la glace accumulée le lendemain et nous nous couchons tôt. Mais le va-et-vient des voitures nous rappelle sans cesse dans quel pétrin nous nous sommes fourrés : nous reconnaissons à chaque passage le bruit caractéristique des pneus cloutés avec lesquels tous les véhicules - à l'exception du nôtre - sont équipés ici. Verrons-nous les cachalots demain ? Et parviendrons-nous à quitter les régions polaires ? Ces deux questions s'entrechoqueront longtemps dans ma tête...

 

Commentaires

  1. Auriane

    mai 5

    Décidément, la Norvège vous appelle. En lisant je me suis prise à stresser pour vous, comme quoi, si vos mots transmettent amour, beauté, ils transmettent aussi peur et stress. On vous a guidé depuis le début de votre voyage initiatique (le mot est venu tout seul) et même si des mésaventures apparaissent, vous serez toujours guidés. Sur le moment, ce n'est pas la pensée que l'on a mais avec du recul on se dit que cela devait se passer de cette manière pour voir, connaitre, apprécier les choses.
    Vous avez traversé de sublimes paysages et cela me donne vraiment envie de partir dans le nord et découvrir ses contrées par moi même. J'ai toujours aimé les pays froid sans raison particulière, pas consciemment en tout cas. ♥
    Les orques... de sublimes créatures. Le fait que vous ayez eu l'appel pour cette rencontre après avoir quitté la Norvège n'est pas pas une coïncidence. C'était un appel, une confirmation. Étiez-vous prêt à risquer d'être piégé pour les voir? Et vous l'étiez, on vous as donc offert un libre passage. C'est peut être étrange comme pensée mais j'aime croire que c'est le cas.
    Merci de nouveau pour ce récit stressant mais fort. Je me languis de découvrir la suite.

    • titania

      mai 27

      Merci Auriane, décidément tu comprends exactement ce qu'on a vécu, ce qu'on vit... Les voyages ne laissent pas indemnes, je te souhaite d'aller à la découverte de ta propre épopée !

  2. MICHELLE

    mai 6

    Envoutant , haletant, ce récit...... on partage le moindre moment avec vous sur cette route incertaine en cette saison mais tellement belle....
    vite la suite..... et les cachalots....
    c'est captivant.....

    • titania

      mai 12

      Merci Michelle ! Ah je suis contente si je suis parvenue à transmettre la tension de ces quelques jours épiques !

  3. Rhôôô j'adore!!! Entre la tension engendrée par les grandes enjambées glaciales et implacables du Bonhomme Hiver, votre course en Château-Ambulant pour ne pas être rattrapés, l'anticipation de la rencontre tant espérée avec les Géants des Mers et le pari à faire pour répondre à cet appel, quel récit passionnant et haletant! Quelle aventure...! C'est trop trop bon de vous lire - et de savoir que si tu le relates, c'est que vous avez réussi à trouver le "pas-sage" à travers l'épreuve...!

    • titania

      mai 12

      Ah j'adore ta façon de manier le langage et les mots ! Oui en fin de compte un grand moment du voyage, une aventure vraie, et en même temps on a finalement toujours été en sécurité, c'est incroyable !

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