Sur les rives de la mer Baltique

Sur les rives de la mer Baltique


Cap au Nord : une traversée-suicide de la Pologne, un rendez-vous magique avec la Baltique, une demande en mariage en Lituanie, le fantôme d'un prince estonien au fonds des bois, des essais militaires russes à la frontière... en somme, on vous emmène à l'aventure avec nos chiens-loups !

"Les sociétés n'aiment pas les ermites. Elles réprouvent la désinvolture du solitaire qui jette son "continuez sans moi" à la face des autres. Se retirer c'est prendre congé de ses semblables. L'ermite nie la vocation de la civilisation, en constitue la critique vivante. Il souille le contrat social. Comment accepter cet homme qui passe la ligne et s'accroche au premier vent qui passe ?" Sylvain Tesson

 La Pologne

 23 août 2017 Nous campons entre un petit bois de pins et un lac. Le lieu n'a rien d'exceptionnel et il est de plus assez sale. Mais au matin, une petite sitelle torchepot vient illuminer notre journée en se cramponnant au tronc de l'arbre le plus proche, à moins d'un mètre de nous. Puis c'est au tour d'un pic-épeiche. Les oiseaux et notamment les pics sont très nombreux dans la pinède ; ils semblent parfaitement indifférents à notre château-ambulant et complètement inconscients de notre présence à l'intérieur. Nous nous pressons donc à la fenêtre comme à la vitre d'un aquarium, à la différence - de taille - que c'est nous qui sommes enfermés et que eux sont libres, comme il se doit.

Aujourd'hui, nous allons découvrir les routes polonaises, avec la sensation de risquer notre vie à chaque instant. Toutes les façons de doubler sont permises : par la gauche, par la droite, à travers les zébras ou en pleine montée. Autant vous dire que les pompiers travaillent sans relâche. Nous entrons sur l'autoroute : un panneau signale que l'accès est interdit aux charrettes attelées à un cheval. Les tracteurs aussi sont prohibés alors, comme de bien entendu, leurs conducteurs roulent sur la bande d'arrêt d'urgence. Le passage continu des poids lourds a fini par modeler la route, et deux ornières se dessinent profondément dans le bitume. Les panneaux avertissent du danger, car effectivement c'est tout un art de circuler dans ces conditions, l'écartement des ornières ne correspondant pas à la largeur de notre propre véhicule. Bref, nous décidons sur ces entrefaites de faire une pause sur une aire de repos : comme nous sortons, nous devons croiser un véhicule qui empreinte la bretelle en sens inverse... pour s'insérer sur l'autoroute. Lorsque ce sera notre tour de rejoindre la voie rapide, ce sera pour découvrir que la voie d'insertion est impraticable à cause de trous profonds. Yoann est contraint de s'insérer directement à partir de l'arrêt au milieu d'un flot de camions lancés à toute vitesse et complètement dénués de pitié. A la fin de la journée, nous nous arrêtons épuisés sur une sorte de terrain vague devant un bâtiment, nous essayons de ne pas trop masquer l'enseigne avec notre véhicule, incertains de notre droit à faire halte ici, et après un repas de pâtes nous nous endormons sans demander notre reste. A la lumière du jour, nous découvrirons qu'il s'agissait de la devanture d'un énorme magasin d'armement.

24 et 25 août 2017 La Pologne commence à jouer sur notre moral aujourd'hui. Heureusement nous roulerons peu, nous dénichons rapidement un campement près d'un lac, dans une région forestière. Là où les arbres poussent, l'humain ne peut pas dépérir complètement. Pour oublier le poids de ces derniers jours, nous parlons du Canada pendant des heures, du ranch, des chevaux, du barn, du petit atelier de peinture et du potager, bref de cette vie simple et belle que nous appelons de tous nos vœux.

Dans l'après-midi je pars faire un tour en forêt avec Milan et Callista pendant que Mallory choisit de rester avec son papa. J'ai besoin de marcher dans la nature. A chaque carrefour, nous nous amusons à choisir le chemin le moins fréquenté : celui sur lequel l'herbe pousse, celui sur lequel les branches des arbres se penchent, celui sur lequel un écureuil a abandonné une pomme de pin réduite à son plus simple trognon. Et, d'embranchement en embranchement, nous nous enfonçons toujours plus profondément dans la forêt. Hélas, la main de l'homme est partout, il n'y a presque plus de forêts naturelles en Europe. Impossible de se perdre, même si on y aspire. Le lendemain, en retournant promener dans les bois et sur les berges, nous aurons tout de même la chance de rencontrer chevreuils, renards et grues, et de croiser les traces de nombreux sangliers. Des mains bienveillantes ont disposé un peu partout dans les bois des nichoirs pour les oiseaux. Et c'est en quittant cette belle région des lacs tout au nord de la Pologne, que nous croiserons notre premier panneau "attention élans", tout un symbole !

La Lituanie

 25 août 2017 Nous entrons en Lituanie, à la frontière gisent les vestiges des tristes postes frontières de l'ex-URSS. Le pays est notablement plus riche que la Pologne que nous venons de laisser derrière nous, les supermarchés respirent l'opulence. Ce soir : un ponton de bois, une famille de cygnes, la silhouette d'un canard plongeur dans le soleil couchant. C'est l'heure violette, délicate et éphémère.

26 août 2017 Tandis que nous roulons vers la Baltique, au milieu de champs à perte de vue, nous parlons avec tristesse de la mer. La mer Baltique est la plus jeune mer de notre planète mais elle est déjà mourante. Peu profonde (50 m en moyenne), et enserrée par les terres, elle ressemble à un grand lac. Ses eaux calmes se renouvellent peu et c'est ce qui la rend particulièrement vulnérable à la pollution et aux activités humaines telles que l'industrie et l'agriculture intensive. Alors vous comprenez, la mer Baltique se meurt. Rien de nouveau sur la Terre.

La Lettonie

26 août 2017 Chaque jour un peu plus proches de notre destination - les pays scandinaves dont nous rêvons ardemment de faire l'exploration avant l'arrivée de l'hiver -, chaque jour un plus au nord, nous entrons ce soir en Lettonie. Comme nous parcourons les derniers kilomètres de la journée, la brume recouvre les champs d'un mince duvet poétique d'où émerge ici et là l'encolure gracile d'un chevreuil. La lumière est étrange, l'air est orange. Et nous accostons au rivage de la mer Baltique. Sans attendre davantage, je saute pieds nus du camion, et de petites bougies me guident sur le chemin sablonneux. J'arrive à la plage : un immense brasier flamboie dans le crépuscule, c'est la fête ! Plus tard, quand la nuit est tombée et que la foule s'est dispersée, je décide de retourner sur la grève, les garçons sur les talons. La plage est maintenant déserte et, dans l'obscurité, le feu rougeoie doucement, intensément. De petites flammèches ardentes et bleutées s'élèvent vers le ciel ; je distingue vaguement la voie lactée et la crête immaculée des vagues ; une étoile filante descend vers l'horizon. Quelle fête que ces retrouvailles avec la mer ! Je n'avais pas soupçonné qu'elle m'avait tant manqué depuis le Portugal, l'Espagne et l'Ecosse ; comme l'impression de retrouver un être cher, ou un compagnon de route duquel on a été trop longtemps séparé. Milan est fou de joie "Je suis trop content de revoir la mer !" mais comme c'est Milan et qu'il regarde toujours le monde à sa manière, il ajoute : "Pourquoi la mer elle est trop contente de me revoir ?!". Tout se passe comme si l'univers avait conspiré afin que tout soit parfait pour ces retrouvailles ; j'avais un rendez-vous dont j'ignorais tout avec la Mer et je suis arrivée sur les ailes du destin au jour et à l'heure justes. Je m'assois près du feu, sous les étoiles, à ma place sur cette terre étrangère et, cette nuit, j'ai l'impression d'être une reine.

 

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27 août 2017 Aujourd'hui, c'est "la quête de l'eau". L'eau, c'est un peu notre obsession en voyage : réduire notre consommation autant que possible et trouver à se ravitailler régulièrement (or selon les pays, c'est plus ou moins évident). Nous visitons les campings, puis les centres des villages à la recherche d'une fontaine, sans succès. Enfin, la chance nous sourit dans une station-essence. Nous nous installons ensuite sur les bords de la Baltique. Il pleut sur le Château-Ambulant. Il pleut sur la mer. C'est doux, c'est beau et un peu mystérieux.

 28 et 29 août 2017 Le lendemain et le surlendemain, longues promenades sur la plage déserte et grosse moisson de galets percés. Les amoureux sont comme les oiseaux et ne s'inquiètent pas des camping-cars. Tout comme notre petite sitelle polonaise (vous vous souvenez ?), ils ne semblent pas soupçonner notre présence à l'intérieur. Soudain, le jeune homme tombe à genou et fait sa demande. Elle rougit, elle a dit oui. Il lui passe la bague au doigt. Du coffre de la voiture, il sort un bouquet de roses rouges et une bouteille de champagne. Puis, tremblant d'amour et d'émotion, il entraîne sa fiancée vers la grève et le soleil couchant. Vous me direz que c'est un peu cliché, mais je vous répondrai qu'il m'a émue.

 

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  • en route pour la scandinavie 274

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30 août 2017

Nous reprenons la route une fois de plus, vers le nord de la Lettonie. Le paysage change sensiblement. Dans les sous-bois, ici des fougères, là de la bruyère en fleurs. Puis nous traversons de nouveau de larges espaces dédiés aux cultures. Les blés sont fauchés, on laboure les champs en profondeur et le spectacle de ces terres nues, lacérées et retournées me laisse moi aussi retournée, blessée, l'âme à vif. Quand cessera donc la pratique aberrante du labour ? Puis nous traversons de nouvelles forêts et dénichons un merveilleux "interstice" au bord de l'eau : une mince plage de sable fin, une eau paisible et peu profonde, un lieu assez idéal pour les enfants nonobstant les méduses qui pullulent. C'est un peu étrange une mer aussi silencieuse et tout-à-coup je regrette l'océan et ses grandes marées qui rendaient chaque jour les rivages à leur virginité. Poser son pied sur le sable et croire que nous étions les premiers, les seuls ; imaginer que la planète n'était pas surpeuplée ou que nous avions abordé à des rivages neufs et sauvages. Ce soir Mallory allume un grand feu, la robe d'or limpide de la bière lettone brille d'un nouvel éclat.

 

31 août et 1er septembre 2017

Nous décidons de freiner un peu notre course en avant - à croire que c'est le Nord qui nous appelle et nous aiguillonne ! - et de nous attarder un peu dans ce joli coin de bivouac. Nous organisons seulement une petite escapade quotidienne pour remplir nos deux bidons d'eau. Une piste emmène jusqu'à une source au milieu des bois à laquelle on accède ensuite par un grand escalier. L'eau coule à petit filet et bien que le lieu soit loin de tout il y a toujours la queue au robinet, à se demander s'il y a l'eau courante dans les maisons. Du coup, ces temps-ci faire le plein d'eau se révèle une activité très chronophage. Heureusement, il y a aussi nos longues promenades à huit sur la plage, les pieds et les pattes dans l'eau et le nez au sol en quête de petites découvertes : de jolis coquillages, des soles, des turbots, des gobies et quantité d'autres petits animaux marins. Et ma grande découverte de l'année, celle à laquelle je songe tout en marchant : la foi. Loin de moi l'idée de passer pour une fanatique religieuse mais comment ne pas l'évoquer ? Ce voyage m'a permis de découvrir la foi en la Vie et en la Terre, en somme la foi en quelque chose de bon en ce monde et même, pour la première fois, la foi en moi. Toute la vie nous avançons cahin-caha habités de peurs diverses : la peur de manquer, la peur d'être seul, la peur de tomber (de toutes les façons possibles et imaginables). Il me semble que le système que l'homme a créé répond précisément à ces peurs en bricolant et en aliénant mais en brandissant et en agitant l'illusion de la sécurité. Et d'un autre côté, il y a la Vie : bienveillante et libératrice, elle a toujours une place unique pour nous. Seulement voilà, cela demande de lâcher notre besoin de certitudes, de suivre nos espoirs plutôt que nos peurs et de devenir plus conscients de tous les bienfaits qui nous sont offerts chaque jour.

02 septembre 2017 Aujourd'hui c'est tempête ! Que c'est délicieux ; la mer semble revivre. Elle n'est pas en furie, non, elle déborde littéralement de joie et Milan trouve visiblement que c'est une émotion contagieuse. Les jours de tempête sont nos préférés, ils nous font refluer à l'intérieur (dans tous les sens du terme) et, dans la tourmente, notre petit château-ambulant se transforme en un îlot de lumière, de chaleur et de stabilité. Alors, tous les cinq réunis autour de la table et d'une théière fumante, chacun s'adonne à son activité favorite : la lecture, l'écriture, le dessin... Je me souviens d'une vie antérieure, quand à cette même date, au lieu de danser comme une reine sur la plage autour d'un feu à la nuit tombée, au lieu de regarder des heures durant les éléments se mêler et se déchainer au dehors en serrant une tasse de thé fumante, au lieu d'expérimenter la pure jouissance d'être, je courais les magasins, une liste de fournitures scolaires interminable à la main pour préparer "la Rentrée".

  • en route pour la scandinavie 362

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03 septembre 2017 Nous roulons d'est en ouest à travers la Lettonie, et passons la capitale Riga, avant d'arriver dans le parc national de Gauja. Rien de notable au cours de cette journée ; je regarde avec envie les ramasseurs de champignons et leurs paniers débordants. A un moment Yoann rompt le silence pour nous dire "Regardez, une lada est en train de nous doubler". "Papa, c'est quoi une lada ?" Avant qu'il ait le temps de répondre, la voiture fait une violente embardée et s'arrête en urgence sur le bas-côté, le pneu crevé. "Voilà, c'est ça une lada". Le silence, tranquille et contemplatif, retombe.

 04 septembre 2017 Journée de randonnée à travers le parc de Gauja à la découverte des paysages qui ont inspiré les peintres emblématiques du pays. Le soir, Callista et moi emmenons promener les chiens une dernière fois dans les bois ; il fait déjà nuit noire mais nous avons nos lampes frontales et avec trois chiens-loups à nos côtés, on ne peut que se sentir en sécurité. Un sentier pris au hasard nous emmène jusqu'à une petite clairière. Il y a des croix. Nous nous approchons. Ce sont des tombes. Nous avons devant nous le cimetière d'une ancienne famille royale. La sépulture abandonnée d'un prince, dans une clairière au fonds des bois à la nuit tombée, ça fouette l'imagination ! Le fantôme du prince charmant se promènerait-t-il toujours sous le couvert des arbres ? Mais les chiens-loups n'ont pas la même déférence que nous vis-à-vis des morts et/ou de la royauté et j'empêche tout juste Diurach de lever la patte sur la tombe de la reine-mère.

 Estonie

 05 septembre 2017 A 19 heures, nous passons la frontière et nous nous arrêtons juste de l'autre côté pour la nuit. Le temps est gris et froid, maussade, est-ce pour cela que nous passons de plus en plus de temps à dormir ? Ou est-ce le fait de se rapprocher un peu plus chaque jour du Grand Nord qui secoue notre organisme (nous passons les parallèles les uns après les autres et sommes bientôt plus au nord que l’Écosse) ? Toujours est-il que nous avons très peu de velléités d'exploration, et seulement des envies de cocooning. Même les enfants,  - et même les chiens ! - dorment bien après le lever du jour ces derniers temps !

 06 septembre 2017 Nous campons près du lac Peipons, un des plus grands lac d'Europe, presque une mer. De l'autre côté, invisible, fascinante, la Russie. Les mers, grandes ou petites, séparent autant qu'elles relient...

  • vers le cap nord 002

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 07 septembre 2017 La traversée de l'Estonie nous fait découvrir un pays plat mais recouvert par la taïga. Nous sommes toujours plus pressés d'arriver en Scandinavie mais j'ai quelques regrets de traverser si vite ce beau pays. En Estonie, tout est soigné et propre et l'influence de la culture scandinave est palpable. Les petites maisons en bois nichées près de petits lacs sont toutes aussi charmantes les unes que les autres.

Nous sommes désormais tout proches d'embarquer pour la Finlande et il nous faut trouver un vétérinaire pour satisfaire aux exigences sanitaires du pays concernant les chiens (en l'occurrence l'administration d'un vermifuge). De France, cela nous paraissait une affaire compliquée, mais une fois sur place l'opération se révéla d'une surprenante facilité. Nous repérons un vétérinaire sur notre trajet, préparons un petit mémo en estonien et arrivons sur place. Bonnes surprises : le vétérinaire parle anglais et nous prend sans rendez-vous. Atala se montre relativement détendue, et monte volontiers sur la balance avant de partir faire un tour dans le cabinet à la recherche de friandises. L'assistante lui propose une pâte nauséabonde en tube (à base de poisson ?), Atala adore et classe aussitôt la femme dans la catégorie des gens bien. C'est à nous de donner le vermifuge sous le regard attentif de la vétérinaire qui se contente de signer le carnet. Puis c'est au tour de Diurach et d'Alanis ; c'est une toute autre affaire mais on y arrive. Et l'ensemble de l'opération ne nous aura presque rien coûté.

Mission suivante : se rendre à Tallinn pour réserver un ferry (nous avons entre 24h et cinq jours suite à l'administration du vermifuge). Au guichet, on nous propose des places pour la traversée du lendemain, c'est parfait. Nous finissons de traverser la ville : toute la capitale estonienne est en effervescence ! Des véhicules noirs, vitres teintées et gyrophares bleus circulent à toute vitesse entre les usagers. Nous découvrons que nous sommes arrivés à Tallinn en plein sommet européen de la défense et ce, dans le contexte très tendu des essais militaires russes à la frontière...

Mais, en ermites errants que nous sommes, nous nous sentons peu concernés par le bruit et la fureur du monde : demain, pour la première fois de notre vie, nous passerons le fameux 60e parallèle et cela nous importe bien davantage. Dans un monde surchauffé et surpeuplé, le 60e marque pour nous le début de la véritable Aventure, la frontière symbolique qui nous sépare de tout ce à quoi nous aspirons : des forêts infinies peuplées de loups, d'ours et d'élans ; des mers glacées dans lesquelles les montagnes enneigées plongent leurs racines ; et des cieux habités par les aurores boréales bourdonnantes et palpitantes. 

Comme toujours, un grand merci de m'avoir lue. Si l'article vous a plu, si vous chérissez les mêmes passions, n'hésitez pas à faire vivre ce blog en en parlant autour de vous, en partageant les textes ou en laissant un commentaire. Et pour ne rien manquer des prochains articles, vous pouvez vous abonner à la Newsletter, il vous suffit pour cela d'entrer votre adresse mail dans l'espace dédié en bas à gauche de la page d'accueil. Au plaisir d'échanger avec vous, Titania

Commentaires

  1. Stella

    février 18

    La pure jouissance d'être...et de te lire. Merci infiniment pour tout.
    Portez-vous tous bien 💙

    • titania

      février 18

      C'est moi qui te remercie Stella <3

  2. Océane

    février 18

    Quel périple! La Pologne paraît un peu chaotique!
    Je suis désolée je te le répète sans cesse mais tes photos ....😍😍 les chiens les enfants...que des belles images pour eux pour leur futur.
    Je sens la finlande toute proche!!!! Les pays scandinaves....il me tarde de te lire je suis certaine que tu trouveras les mots justes et parfaits.
    Merci de partager tant avec nous!😘

    • titania

      février 20

      Merci Océane, tu fais bien de te répéter 😉 , à chaque nouvel article je doute affreusement ! Oui bientôt le Grand Nord, moi aussi j'ai hâte de raconter cette partie du voyage !

  3. Marzia

    février 18

    Quel bonheur de te lire.. La Pologne le pays de ma mère et de mes ancêtres.. Quelle tristesse qu'il en soit ainsi... La vie y est rude. Quelle magnifique expérience pour vos enfants ! Il ne pourraient avoir de meilleurs enseignants que vous..
    Magnifiques récits 💗 nous pensons à vous

    • titania

      février 20

      Tu sais Marzia, on a fait presque que traverser la Pologne et donc ce qui nous a marqués, ce sont les routes ! Mais c'est en plein changement on dirait, il y a de grands travaux partout. Les forêts étaient belles, et il doit y avoir plein d'autres lieux à découvrir, on ne peut se faire une opinion sur un pays en si peu de temps. Tu y retournes de temps à autre ? Un grand merci Marzia, plein de belles pensées <3

  4. Angélique Biller

    février 19

    Comme Océane, je me régale les yeux (et l'âme) à chaque fois avec tes photos, et même si on le répète souvent - l'émerveillement est ressenti à chaque fois! - elles sont vraiment sublimes...! Quel regard tu nous offres!
    J'aime beaucoup ton passage sur la foi. Tes mots reflètent une sensibilité, un cheminement que je vis de manière similaire.
    Rhôô, la demande en mariage sur la plage: trop bon! J'adooore! Je mets la même chose sur ma liste au Père Noël, hi hi hi!
    Et vos retrouvailles avec la mer, que d'émotion! Une manifestation de Sérendipité (être au bon endroit au parfait moment pour accueillir le merveilleux... 🙂 ).
    Le côté prosaïque des chiens m'a beaucoup fait rire - entre le "presque pipi" sur la reine mère, et la classification des "gens biens" d'Atala - quelle leçon! Ha ha ha!
    Hâte de lire la suite! Vivement les aurores boréales!

    • titania

      février 20

      Et moi je me répète aussi, mais merci de toujours prendre le temps d'un message avec toute l'attention et la bienveillance que tu y mets. Oui la sérendipidité !!! Et cette alternance de merveilleux et de terre-à-terre, j'adore ! Le Yi Jing me conseille toujours d'aller "m'occuper de ma vache" après avoir vécu quelque chose qui pourrait m'éblouir ou m'aveugler !

  5. Auriane

    février 19

    "[...] la peur de manquer, la peur d'être seul, la peur de tomber (de toutes les façons possibles et imaginables). [...] Seulement voilà, cela demande de lâcher notre besoin de certitudes, de suivre nos espoirs plutôt que nos peurs et de devenir plus conscients de tous les bienfaits qui nous sont offerts chaque jour." Je me suis reconnu dans ces lignes. Je suis dans une période difficile de ma vie, la peur de moi-même principalement mais la peur de ne pas réussir, de manquer, etc, du coup ça me parle beaucoup..
    Ce partage de vos traversées est fabuleux, on arrive même à s'imaginer avec vous, et votre façon de raconter et vos photos y sont pour quelque chose. Je me languis de lire vos prochains écrits, en attendant je vous souhaites du bonheur, de la joie et de nouvelles aventures.

    • titania

      février 20

      Merci Auriane !! Ces peurs, je crois qu'on les a tous, plus ou moins et ce n'est pas toujours un chemin facile de refuser de les suivre. Quand c'est trop dur, je leur dis juste "ok, je vous écouterai demain", mais généralement le lendemain ça va beaucoup mieux !

  6. MICHELLE

    février 19

    oui, c'est vrai les photos sont toujours absolument magnifiques, les textes d'une qualité rare...... et l'humour est présent.... j'imagine Yoann constater : voilà c'est çà une Lada..... et tristesse pour la Pologne...... une traversée bien hasardeuse....

    et tout à coup, magie avec les Pays Baltes, espoir, renaissance,.... que tes textes sont émouvants.....

    et merci de citer souvent la sagesse de Sylvain Tesson....

    et félicitations à Atala pour sa perception "des gens biens" et à Diurach et Mauricette qui ont bien consenti à cette consultation....

    vite, vite la Scandinavie.... je suis impatiente

    AFFECTUEUSEMENT

    • titania

      février 20

      Bonsoir Michelle, en fait c'est à l'image de la vie : il y a des moments tristes, des moments drôles, des moments beaux... Et tout ça tisse la trame du récit. On pense fort à vous !

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