« J’ai eu la chance de faire une terrible chute de cheval »

« J’ai eu la chance de faire une terrible chute de cheval »


  • J'aimerais ici commencer par citer Voltaire, de mémoire : "Seigneur, protège-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge". Ce qui nous est arrivé cet hiver, de notre chute jusqu'à ce qu'on se relève, a constitué un incroyable laboratoire de la nature humaine. Un peu naïvement, j'ai découvert que nos malheurs avaient parfois suscité autour de nous un intérêt malsain, et que la renaissance qui s'en était suivie avait entraîné quant à elle une jalousie non moins malsaine. Je vous rassure, il y a aussi des amis qui sont peinés de vos peines et qui se réjouissent de vos joies.

Plus simplement, on me dit souvent :"Tu en as de la chance !" comme si dans cette vie, ma part de chance avait excédé de beaucoup la part normalement octroyée à chacun d'entre nous. Soit. Je pourrais dire que j'ai simplement l'habitude de voir le verre à moitié plein. Quand je me retrouve sans foyer, je préfère y voir l'opportunité de voyager. Mais je serais tout de même bien ingrate, car effectivement je suis chanceuse et effectivement tout cela a à voir avec la gratitude. Créditer. Dire merci. Reconnaître l'agencement favorable des choses chaque fois qu'il se produit. Même quand c'est infime. S'apercevoir qu'en fin de compte, cela se produit très souvent. En profiter pour dire merci à nouveau. Engager un dialogue avec la chance. J'espère qu'à ce stade, je ne vous ai pas perdu ! Car plus étrange encore, nos meilleures chances ne sont pas toujours celles qu'on croit. Pour en faire la preuve, je vais partager ici quelques unes de mes plus grandes chances :

 

- J'ai la chance d'avoir eu des parents qui n'ont pas su s'aimer.

Mes parents n'ont pas su s'aimer. Très tôt, mon père est parti très loin, recommencer ailleurs... S'en est suivi une enfance parfois chaotique. Alors, très tôt, une forme de certitude ou plutôt de détermination est née en moi : je rencontrerai l'amour et donnerai à mes propres enfants tout ce que moi-même je n'avais jamais eu. Or c'est exactement ce qui s'est produit et ce foyer est aujourd'hui devenu ma plus grande force et ma plus grande source de bonheur.

- J'ai eu la chance de faire une terrible chute de cheval.

A vingt ans, je faisais une terrible chute de cheval (et pas avec n'importe quel cheval, avec mon premier cheval, mon magicien blanc, celui que j'avais attendu pendant mes vingt premières années et qui allait m'accompagner au moins pour les trente années suivantes). Deux vertèbres brisées. Je frôlais la paralysie et me retrouvais plâtrée du genou jusqu'au cou. C'a été le point de départ : à partir de là j'ai déconstruit pierre par pierre au cours d'un long processus qui ne sera peut-être jamais achevé tout ce que j'avais appris en matière d'équitation, de chevaux ou même de perception et de positionnement de l'homme par rapport à l'animal et à l'environnement ; et, couche après couche, nous avons reconstruit une autre manière de faire et surtout d'être qui je crois est perceptible aujourd'hui à travers MND.

- J'ai eu la chance de faire un burn out.

A trente ans, je me suis réveillée amnésique, à ne plus me souvenir que j'attendais un enfant. Dans un état d'épuisement total, je restais alitée durant des mois. Et l'été qui suivit, je me perdais encore dans la toute petite ville qui m'avait vue grandir. Aujourd'hui encore, des pans entiers de ma mémoire ont disparu, laissant de grandes pages blanches. L'impression que mon cerveau avait crashé. La médecine conclut à un burn out. Le mal de toute une génération. Suite à cela, mon mari et moi avons quitté nos métiers respectifs, vendu notre maison (en deux jours ! quand ça doit se faire, n'est-ce pas...), changé de région et fondé Midsummer Night's Dream, un élevage de chevaux paint-horses et le début d'une vie complètement nouvelle. Je pouvais enfin devenir qui j'étais.

- J'ai eu la chance que mon fils ait une triste expérience à l'école.

Mon petit garçon rêvait d'aller à l'école. A deux ans, il "s'enfuyait", cartable sur le dos, "pour aller à l'école". A trois ans, il entra tout joyeux à l'école, où il découvrit la violence des enfants mais aussi celle des adultes lors d'un "coup de bottin sur la tête". Il ne voulut plus jamais y retourner, et je découvrais à cette occasion que l'école n'était pas obligatoire et qu'on était libre d'instruire son enfant en famille, ce qui correspondait bien davantage à notre mode de vie et à notre vision de l'enfance et de l'éducation. Ce fut le début d'une aventure insoupçonnée et on y gagna encore en liberté !

- Et enfin, j'ai eu la chance d'expérimenter la difficulté de voisiner.

Cet hiver, contraints de vendre notre domaine pour pouvoir continuer l'élevage, et rêvant du Nouveau Monde depuis toujours, nous nous sommes retrouvés à passer le pas sans plus attendre et à profiter de ce temps de transition entre l'Europe et le Canada pour partir en road-trip avec enfants (vive le unschooling !) et chiens-loups. Ou comment récolter encore un surcroît de liberté et devenir un peu plus notre vision (cf Les treize mères originelles).

 

Alors quoi ? C'est avant tout une histoire de confiance. Une histoire de foi inébranlable dans la Vie et dans sa bienveillance à notre égard. C'est aussi l'opportunité de guérir, d'entrer en résilience et de reconnaître notre pouvoir. Voir dans un événement traumatique, une opportunité d'avancer et de grandir. Lui donner un sens (il n'y a que l'absence de sens que je trouve terrifiante). Transformer nos plaies béantes en cicatrices, même si cela doit prendre toute une vie. Et même, devenir fier de ces cicatrices, comme la preuve d'autant de combats qu'on a remportés (cf Femmes qui courent avec les loups). Enfin et surtout, c'est une histoire d'amour : parvenir à aimer l'autre quel qu'il soit (dans sa part aimable !) et même si encore une fois ça doit prendre toute une vie ! - ne serait-ce que parce que les colères et la rancœur nous empêchent d'être heureux et en paix, il est plus simple de pardonner - et bien sûr et avant tout s'aimer soi et s'estimer digne d'amour.

 

Commentaires

  1. jean claude

    juin 15

    si un jour tu passes avec ta famille sur le languedoc ,je me ferai un plaisir de vous faire connaitre d'autres gens comme "nous" ,je dis nous car vous n'étes pas seul,nombreux sont les gens qui ont eu la chance de se trouver des coups de la vie ,mais qui ont changer cela en positive attitude,rien ne se perd ,tout s'acquiert heureux de vous suivre dans vos espaces de liberté qui commencent a manquer en ce monde .merci

    • titania

      juin 19

      Merci pour l'invitation !! Oui il faut apprendre à chercher la liberté aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de nous...

  2. Yañig

    juin 15

    Merveilleux texte qui nous démontre que de nos blessures rejaillit la vie. Mais pas n'importe laquelle notre vraie vie celle que nous avons alors la force de construire et de découvrir.
    Cet épisode de cet hivers nous a fait nous deciuvrir via quelques échanges . Ce fut là encore pour moi un souffle de vie, une bouffée d'aventure et se dire que oui c'est possible
    Votre capacité à rebondir à saisir l'opportunité de faire différemment. Votre courage à franchir les pas que nous nous rêvons mais n'osons.
    Tout ceci force mon désir de continuer à vous suivre j'aurai aimé pouvoir vous aider davantage Mais en même temps je me dis que cette déconvenue vous ouvre des horizons de libertés décuplés.
    Qui sait peut être qu'un jour vos pas vous mèneront l'espace de quelques instants ici
    Merci pour ces paroles donnant l'espoir de découvrir ces reves aux détours de grandes difficultés.

    • titania

      juin 19

      Merci Yvette, votre message me touche beaucoup... C'est exactement ça, on a voulu tuer la liberté en nous et elle s'en est retrouvé décuplée, c'est notre essence, je ne peux m'en dissocier ou je serais comme une plante privée d'eau. Et si nos mésaventures au final peuvent en inspirer d'autres alors elles auront eu d'autant plus de sens ! Je vous souhaite le meilleur, Titania

  3. Isabelle

    juin 15

    De magnifiques rebondissements et une belle positivité. C'est aussi ce que je nommerai la liberté. Je me reconnais bien dans la terrible chute de cheval qui t'a fait tout reprendre à zéro et dans ton burn out et tes pertes de mémoires. Je t'accompagne à 100 pour 💯 dans tes belles aventures et je suis certaine que tes enfants grandissent dans l'amour de leurs Parents et le respect de l'autre et de la nature. Seule question, seront ils "armés" pour survivre dans la société actuelle s'ils devaient y être confrontés un jour?

    • titania

      juin 19

      Oui c'est sûrement une quête de liberté, en la cherchant au dehors, commencer à la trouver au dedans.
      Isabelle, ta question fait référence au fait que nos enfants sont déscolarises ? C'est une question assez récurrente mais je te remercie de l'avoir posée, je prendrai le temps d'y répondre tranquillement parce que c'est un vaste débat 🙂 Comme tous parents, nous faisons les choix que nous pensons être les meilleurs pour nos enfants, mais c'est sans garantie et c'est d'autant plus difficile lorsqu'on fait des choix non-conventionnels, on se sent pleinement responsables. J'ai tendance à penser qu'on est mieux préparé à la vie quand on est épanoui et qu'on a accumulé un gros capital de confiance en soi. Les parents d'enfants "non-sco" ajouteraient que leurs enfants justement ne sont pas extraits de la vie et de la société, puisqu'ils ne sont pas enfermés dans un lieu unique où ils ne fréquentent que des enfants du même âge. Mais surtout, il y a quelques temps, j'ai complètement changé de regard sur la vie : j'ai cessé de redouter ce qui pouvait arriver, pour au contraire espérer ce qui pourrait arriver. Et si la vie nous réservait le meilleur ? Et si elle était bienveillante à notre égard ? Et si les épreuves n'avaient que pour but de nous faire avancer sur le chemin ? L'école pour le coup nous prépare très tôt au combat, ça commence avec les évaluations, la compétition, le stress, le marché de l'emploi, il faut voir les étudiants en première année de médecine prêts à tous les coups bas pour avoir leur place... Je préfère éveiller les miens à la coopération, à l'entraide, à la bienveillance et les accompagner au fur et à mesure dans les épreuves qu'ils rencontrent. Je garde toujours en tête qu'il faut penser non seulement à la planète qu'on laisse à nos enfants mais aussi aux enfants qu'on laisse à notre planète <3

  4. Virginie Wolff

    juin 16

    Contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire, la façon dont on nous éduque, la vie n'est pas un combat (les derniers propos d'Isabelle m'amènent à nouveau à cette pensée). La vie est une source inépuisable d'expériences, d'amusement, de joies et d'enrichissement.

    Tes mots, Titania, sont là aussi un parallèle à ma vie. J'ai peut être plus de chance, et ne suis pas passée par des moments aussi difficiles que ceux dont tu nous fait part.
    Mais c'est quelque chose qui me revient souvent en tête : "j'ai de la chance, merci", et comme tu le dis dans ton premier paragraphe, je suis persuadée qu'en avoir conscience, et remercier pour toutes les belles choses que l'on a dans la vie quotidiennement en apporte encore davantage. Ca nous permet aussi de se rendre compte de tout cette beauté, cette joie, que l'on a continuellement autour de nous plutôt que de se focaliser uniquement sur le négatif, comme si le positif ne valait pas la peine qu'on le mette en valeur.

    Dans bien des domaines, on nous apprend à fonctionner à "l'envers". Il suffit de parfois pas grand chose pour tout remettre dans l'ordre et être heureux 😉

    • Je me joins totalement à vos propos Virginie. Je sais d'expérience que quand on apprend à s'écouter, à reconnaître les joies de la vie, à transmuter en or les épreuves de plomb, alors la vie perd le sens de "combat" qui lui est donnée par la société, pour devenir une aventure partagée, intérieure et extérieure. Merci pour vos mots!

      • titania

        juin 19

        Angélique, j'aime tellement ta vision de l'Alchimie !!

    • titania

      juin 19

      Bonjour Virginie, c'est bon de te lire, tu as raison il y a tant de domaines dans lesquels on fonctionne "à l'envers" et il faut parfois du temps (c'est mon cas 😉 ) pour en prendre conscience et changer ça. J'ai eu plus d'épreuves que certains, moins que d'autres... j'espère un jour ne plus avoir besoin de ces "coups de pieds au cul" pour avoir le courage de prendre le bon chemin 😉 Les enfants savent bien eux que quand ils seront grands ils voudront être heureux 🙂

  5. Auriane

    juin 16

    J'aime beaucoup ces textes. Je me reconnais au début "telle ou telle personne à plus de chance que moi"... je le disais souvent, et je n'ai arrêté que récemment me rendant compte que ce n'était pas de la chance mais simplement la voie qu'ils·elles avaient choisi avant de descendre sur Terre et que moi j'avais choisi un chemin plus, pas plus compliqué mais qui allait, qui va, me faire grandir, évoluer, m'épanouir vraiment. Je ne dis pas que les personnes que je connais ne s'épanouissent pas, loin de là, mais ce n'est pas le même épanouissement.
    J'ai également vécu des périodes difficiles, et je comprends tout à fait quand vous dites "J'ai eu la chance de/que" parce qu'en y réfléchissant à présent, si des moments étaient plus que désagréables, à vouloir disparaître, dans ma vie, je me rends compte à présent qu'ils ont été bénéfique. Je sais ce que je veux, ce que je ne veux pas. J'ai appris, durement certes, mais j'ai appris.
    On voit toujours le côté négatif de notre vie en laissant notre regard posé sur celle des autres, celles qui ont l'air tellement mieux alors qu'elles ne le sont peut être pas, ou peut être que si mais peut être pas pour nous (beaucoup de peut être..). J'ai appris à changer ma vision de la vie, même si j'ai encore du travail, si il y a une situation dans laquelle je suis bloquée (comme en ce moment) c'est qu'il y a une raison, j'ai des choses à apprendre sur moi-même sans avoir peur de ce que cela peut me donner.

    Depuis que je vous "connais" je me suis beaucoup remise en question, j'ai laissé vos écrits, votre vision de la vie me toucher et je vous en remercie. J'ai encore beaucoup à apprendre et je pense, je sais, que vous faites "partie" de ma vie pour bien des raisons. Merci beaucoup.

    • titania

      juin 19

      Merci Auriane <3 Je suis tellement émue de voir que des petites graines sont semées...
      Je me dis toujours qu'on a commencé dans la vie avec une sacrée victoire : sur des millions de spermatozoïdes et des milliers d'ovocyte, un seul a abouti à nous (c'est pas terriblement formulé 😉 ), nous, un être unique au monde. C'est déjà une sacrée chance, la plus grande, de quoi aller de l'avant. Enfant, on a cette détermination pour apprendre à parler, à marcher. On tombe des centaines de fois, on se relève, on a toujours confiance en nous, on sait qu'on va y arriver. Il faut retrouver ça, cette fois en notre chemin, en nos capacités. Et il n'y a rien de plus beau que de se sentir sur ce chemin qui est unique, qui comporte plus ou moins d'épreuves mais qui est le nôtre, le seul sur lequel on se sentira véritablement à notre place.
      Encore merci,
      Titania

  6. Corinne

    juin 16

    J'ai eu la chance de faire une chute de cheval qui m'a sauvé la vie : Je suis allée à l'hôpital suite à cette chute de cheval, ce que je ne savais pas c'est que je faisais une hémoragie interne à cause d'une grossesse extra utérine (je n'écoutais pas mon corps à cette période et ne savais pas que j'étais enceinte). La chute de cheval n'y était pour rien, mon état était déjà grave avant, on a m'opéré à temps. ça s'est joué à quelques heures, j'avais déjà perdu beaucoup de sang.

    J'ai la chance d'avoir le cheval le plus mal élevé et le plus irrespectueux. Du moins c'est ce que disent toutes les personnes qui rencontrent mon cheval. Sauf que ce qu'elle ne voit pas, c'est que mon cheval est mon partenaire, notre relation est belle et respectueuse au contraire. Il est entier et très doué pour m'aider à me recentrer. Pour rien au monde je ne changerai de cheval, peu importe les années que cela prendra pour que le regard des autres se modifient et qu'ils voient le potentiel de ce cheval. Moi je vois qu'à chaque progrès qu'il fait j'en fais un aussi.

    Voici pour mon partage. Très bel article ! Bonne continuation

    • titania

      juin 19

      Merci beaucoup pour ce partage incroyable !! Difficile sur le coup de se rendre compte du "larger plan" mais avec le recul c'est tellement évident, trop évident pour l'appeler seulement "le hasard"...
      Je vous souhaite une très belle route avec votre compagnon cheval !!
      Au plaisir,
      Titania

  7. Magalie

    juin 16

    J'adore vous lire . Quelle belle leçon d'humilité et de vie . J'aimerais tellement avoir cette force d'avancer. J'espère vraiment du fond du coeur un jour vous rencontrer. Bon route à vous sur le long chemin tumultueux de la vie et bonne chance

  8. Magalie

    juin 16

    J'adore vous lire . Quelle belle leçon d'humilité et de vie . J'aimerais tellement avoir cette force d'avancer. J'espère vraiment du fond du coeur un jour vous rencontrer. Bon route à vous sur le long chemin tumultueux de la vie et bonne chance
    Vous me laissez sans voix

    • titania

      juin 19

      Bonjour Magalie, merci beaucoup pour votre message !
      Au plaisir de faire votre rencontre, en attendant je vous souhaite le meilleur <3

  9. Marzia

    juillet 30

    J'en ai les larmes aux yeux... Je suis vraiment émue.. Simplement merci ❤

    • titania

      août 1

      Merci, merci Marzia ! ça me touche beaucoup...

  10. Maelle

    août 25

    C'était une drôle de journée aujourd'hui. Le genre de journée ou on passe son temps à se lamenter des uns et des autres. Et puis, puisque le hasard n'existe pas et que les synchronicités n'arrivent jamais par hasard... Je suis tombée sur ses pages. Et hop, la roue de la gratitude est repartie... Alors mille merci <3

    • titania

      septembre 3

      Oh c'est moi qui te remercie pour ton mot qui fait chaud au coeur ! C'est du gagnant-gagnant !

  11. olivier berne

    janvier 8

    quel texte magnifique !

    • titania

      janvier 9

      Merci Olivier !

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